La Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale a été lancée en 2006. En 2021, à l’occasion de ses 15 ans, le CCRE a initié un travail de réflexion, notamment sous l’impulsion de la Porte-Parole pour l’égalité des genres, Silvia Baraldi, Conseillère Municipale de Legnago (Italie). Il s’agissait d’établir dans quelle mesure le contenu aussi bien que la forme de la Charte nécessitaient d’être réactualisés au vu des évolutions qui ont eu lieu depuis 2006 dans les collectivités territoriales européennes, et plus largement dans nos sociétés afin que la Charte puisse s’y adapter.
Ce travail a été soutenu par le Gouvernement Suédois grâce au soutien de SALAR, l’Association des Villes et des Régions Suédoises.
Il a pris la forme de 6 webinaires abordant les différentes thématiques de la Charte et d’entretiens individuels avec 5 des coordinateurs de la Charte – qui sont au sein des associations du CCRE en charge du suivi de la Charte. L’AFCCRE a participé à ces différentes étapes.
Le 7 mars dernier a été présenté un rapport de synthèse de ces travaux et les recommandations qui ont été formulées à leur issue.
Les recommandations formulées insistent sur la nécessité à la fois de réactualiser la Charte, tout en conservant son sens et son contenu. Il s’agit notamment de permettre aux signataires de maintenir la validité de leur engagement ou, s’ils le souhaitent, de se ré-engager en la signant à nouveau.
Les recommandations formulées portent ainsi notamment sur la langue de la Charte. Le travail de réflexion sur ce point a été délicat en raison du fait que la Charte a été traduite en différentes langues, et qu’il s’agit d’une question importante s’agissant de la promotion de l’égalité et de la déconstruction des stéréotypes. Pour autant, il apparait tout de même que le texte de la Charte devrait être revu, notamment s’agissant d’expressions qui ne sont plus adaptées. Les traductions devraient également être révisées afin d’en améliorer la qualité. Il s’agit enfin d’adopter une écriture plus inclusive ou plus sensible au genre.
Les travaux de réflexion ont également abouti à des recommandations visant à mieux prendre en compte notamment la question de l’intersectionnalité, c’est-à-dire la manière dont le sexe et le genre intersectent avec d’autres caractéristiques personnelles (définition par l’Institut Européen du Genre), ainsi que la question de la responsabilité des hommes dans la promotion de l’égalité femmes-hommes, et les avantages dont ils pourraient bénéficier grâce aux progrès en matière d’égalité. Enfin, depuis la rédaction de la Charte, la place du numérique dans nos sociétés s’est fortement accrue, ce qui devrait se refléter dans le contenu de la Charte, notamment dans les articles portant sur la représentation politique, sur la participation citoyenne et sur les violences de genre.
Dans les prochains mois, le contenu de la Charte devrait donc être révisé par le secrétariat du CCRE et ses associations nationales pour tenir compte de ces recommandations. Enfin, des recommandations ont également été formulées au sujet du travail d’accompagnement du CCRE avec l’objectif de faciliter davantage les échanges autour de la Charte au plan européen.
L’intégralité du Rapport sur le processus de réflexion est disponible ici (en anglais) et la version résumée ici (en anglais)
LOIRAT
