A partir du noyau franco-allemand et du cercle restreint des six pays fondateurs de l'Union européenne, un maillage de plus en plus étendu s'est tissé entre les collectivités locales. Ce mouvement s'est développé au gré de l'évolution historique, géographique et institutionnelle de l'Europe et des pays qui la composent. L'entrée de nouveaux pays dans le concert européen, les chutes successives des régimes totalitaires, la structuration progressive des pouvoirs locaux, la mise en oeuvre, par les institutions nationales et européennes, de politiques d'encouragement et de soutien.ont créé un environnement particulièrement favorable à l'engagement d'un nombre sans cesse croissant de collectivités locales sur la scène européenne.
Dans le contexte de la réconciliation d'après-guerre, des grands débats menés au niveau diplomatique sur l'Europe en devenir, l'idée a peu à peu germé de construire l'Europe à partir de ce qui constitue la cellule de base de toute démocratie: la commune. Toutefois, à une époque où les relations internationales relevaient du domaine réservé des Etats, il fallait trouver un terrain d'action pour que les collectivités locales puissent s'exprimer et agir au delà des frontières de leurs pays. C'est pourquoi, les collectivités locales qui se sont regroupées à l'époque au sein du Conseil des Communes d'Europe (aujourd'hui Conseil des Communes et Régions d'Europe) ont d'emblée voulu donner une dimension politique à leur action internationale. C'est de cette volonté qu'est né le concept du "jumelage", instituant une pratique applicable partout par les collectivités locales, dans le cadre ou en l'absence de législations en la matière et dans un but clairement affirmé, susceptible d'être admis à tous les niveaux : L'Europe des citoyens.