LES PRINCIPES DE BASE

Le jumelage repose sur un double engagement : celui des collectivités partenaires - au travers de leurs instances délibérantes - mais aussi des habitants et des structures locales qui sont à la fois les acteurs et les bénéficiaires de cette démarche.

L'engagement de deux communes

l’Association Française du Conseil des Communes et des Régions d’Europe (AFCCRE) à toujours défendu les jumelages comme une forme de coopération fondée sur les principes de l’autonomie locale, de la démocratie et de l’état de Droit.

La Loi vient le rappeler: Un jumelage de communes est un projet qui doit être décidé par le Conseil Municipal. Il se trouve de fait placé sous la responsabilité de l'exécutif municipal. Le fait que le Serment de Jumelage  soit signé par deux maires « librement désignés par le suffrage de leurs concitoyens » est un principe fondamental.

Mais ce type de partenariat n'atteindrait pas son but s'il limitait ses ambitions - et son mode de fonctionnement - à la seule initiative des élus : les activités de jumelage doivent s'ancrer dans la réalité locale. C'est pourquoi la communauté locale doit être associée le plus possible à sa réalisation, directement ou par l'intermédiaire des associations et organisations sportives, culturelles, sociales… La vocation des promoteurs du partenariat est justement d'assurer cette participation des "forces vives" et des bénévoles de la commune à la vie du partenariat.

Agir méthodiquement

S’engager dans des relations européennes et internationales demande une bonne dose d’enthousiasme et d’organisation. On s’attachera à travailler de façon méthodique, en progressant selon un certain nombre de phases successives, sans brûler les étapes.

Constituer une équipe

Que l’initiative émane de la municipalité ou d’un groupe d’individus, il est indispensable de structurer une équipe qui devra coordonner le projet, de son lancement jusqu’à sa réalisation et à son animation dans le temps.
Au stade du lancement, il n’est pas nécessaire de créer une structure formelle. Le (la) Maire désignera un(e) élu(e) chargé(e) du dossier. Il (elle) formera une équipe informelle (commission extra municipale, groupe de pilotage, groupe de travail…) composée d’individus ou de responsables associatifs intéressés par le projet et d’un référent désigné dans l’administration locale. Durant les phases préparatoires, il reviendra à la commune de prendre en charge les éventuelles dépenses, donc de prévoir une ligne budgétaire pour d’éventuelles missions exploratoires ou des frais de réception.
La mise en place de la structure pérenne d’animation du partenariat (service ou association de jumelage) n’interviendra que lorsque le projet sera consolidé avec une (des) partenaires identifié(e)s, notamment lorsque les communes auront adopté officiellement le projet de partenariat.

Vérifier l’intérêt local

Avant de se lancer dans une démarche de jumelage, il convient de vérifier, comme pour toute autre politique locale, si ce type de projet est susceptible de répondre aux attentes de la population et des différents acteurs locaux. C’est pourquoi, l’initiative doit être portée ou tout au moins soutenue par la collectivité locale. L’idée du jumelage peut émaner d’un individu, d’une association, d’une structure locale. Dans ce cas, il est indispensable qu’elle soit soumise à la commune qui prendra (ou non) la responsabilité d’en faire un projet d’intérêt local. Comment le projet est-il perçu par les partenaires locaux ? Les milieux associatifs sont-ils intéressés ? Les établissements scolaires souhaitent-ils s’impliquer ? Qu’avons-nous à apporter à nos partenaires potentiels ? Quelles sont nos attentes ? Pouvons-nous compter sur des personnes suffisamment motivées ? De quels moyens disposons-nous ? Quels sont nos points forts et nos points faibles ? Telles sont les questions qui, une fois traitées, permettront dans un premier temps de juger de l’opportunité et de la faisabilité du projet.

Cette phase d’étude pourra être réalisée de différentes manières : parution d’un dossier dans les publications municipales accompagné d’un sondage, consultation des responsables associatifs et des milieux éducatifs. Par exemple, il est fortement conseillé d’organiser une(des) réunion(s) publique(s) à laquelle des élus ou des responsables associatifs expérimentés de communes voisines jumelées seront invités à apporter leur témoignage et leurs conseils.

Définir les objectifs

« Pourquoi souhaitons-nous échanger avec un autre pays ? » « Qu’est-ce que cela devrait nous apporter ? » « Quels sont nos priorités ? » sont des questions primordiales à se poser. On ne peut faire l’économie d’une réflexion préalable quant aux objectifs que l'on souhaite atteindre, à l’impact attendu sur le plan local, et aux axes de travail qui en découlent. Une fois ces points définis, ils permettront de promouvoir le projet sur le plan local, de le confronter aux éventuels partenaires et d’inscrire l’action internationale dans la durée.

Il conviendra notamment de ne pas se focaliser uniquement sur tel ou tel public ou sur tel ou tel secteur d’activité, surtout si ces derniers ne relèvent pas directement de la compétence de la commune. Les échanges scolaires, par exemple, ne doivent pas constituer la seule motivation. Encore faudra-t-il s’assurer que les établissements soient partants et qu’ils y trouvent un intérêt éducatif et pédagogique.

De plus, les stratégies diffèrent selon le type de partenariat que l’on recherche. Un jumelage européen est très différent d’un partenariat avec un pays en voie de développement. Ces deux types de coopération ne se basent pas sur les mêmes principes et ils ont des modalités différentes. Le contexte, les contraintes, les attentes peuvent également varier selon que la commune partenaire sera située dans un pays voisin ou dans un nouvel Etat membre de l’Union européenne ou encore dans un pays candidat. La situation économique, l’organisation de la vie locale et les réalités culturelles sont également à prendre en compte. En somme, en matière de relations internationales le « sur mesure » est à préférer au « prêt-à-porter ».

Enfin, rappelons que, dans l’esprit de Jean Bareth, un jumelage entre communes européennes ne devrait pas se limiter à des considérations d’ordre fonctionnel ou utilitaire. Il s’agit également d’inscrire son action « dans une perspective européenne », c'est-à-dire de manifester sa volonté de contribuer au processus européen, d’en vivre les réalités à travers les rencontres et de donner ainsi corps à la citoyenneté européenne.